2022 s’est avérée une année porteuse pour l’investissement en bourse. Malgré la recrudescence de la Covid-19, le manque de visibilité politique, la situation économique difficile et des finances publiques exsangues, notre marché a manifesté une résistance salutaire, dopé par les valeurs bancaires. La capitalisation boursière a progressé et l’indice de référence a affiché une performance à deux chiffres. Cependant, le constat est moins reluisant au rayon des volumes, notre bourse ayant enregistré une décélération notable du rythme des échanges, témoignant d’un assèchement de la liquidité.
L’éclatement de la guerre en Ukraine a entraîné une hausse de l'inflation et un resserrement des conditions financières. En venant s'ajouter aux dégâts causés par la pandémie de Covid-19, l'invasion russe de l'Ukraine a accentué le ralentissement de l'économie mondiale, qui entre dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de croissance faible et d'inflation élevée, selon les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale. Il en résulte un risque grandissant de stagflation, ce qui aurait des conséquences délétères tant pour les pays à faible revenu que pour ceux à revenu intermédiaire comme la Tunisie.
A moins de quatre mois de la fin de l’année, 2022 se révèle déjà riche en évènements entre les rendez-vous électoraux et les bons résultats des entreprises tels qu’affichés dans les comptes semestriels mais un marché perturbé par la vigueur persistante de l’inflation et le resserrement monétaire de la BCT. Dans un climat qui offre peu de visibilité, la fin de l’année 2022 s’annonce mitigée. Alors que les incertitudes économiques et politiques nous incitent à la prudence et à l’heure où la Tunisie mène des négociations décisives avec l’institution de Bretton Woods, le FMI, pour un nouveau prêt qui lui permettrait de financer son budget pour le reste de l’année en cours (salaires, dépenses de compensation et paiement du service de la dette, etc..) et envisager l’avenir avec moins de craintes et d’appréhensions, trois facteurs accréditent la thèse d’une poursuite du rebond boursier: la solide croissance bénéficiaire, le retour des introductions en bourse et le programme de relance économique annoncé par le Gouvernement.